2.6 - Phytosociologie


Les pelouses calcicoles sont surtout réputées pour l'intérêt de leur flore (classiquement orchidées et plantes à affinités méridionales ou steppiques).

Dans ce contexte, tout botaniste ou gestionnaire naturaliste est amené un jour ou l'autre à s'intéresser à la phytosociologie, science qui caractérise les communautés végétales de laçon simple, rapide et peu coûteuse, sur des bases purement floristiques.

Les expenences de restauration et d'entretien des pelouses conduites en Grande-Bretagne, Belgique ou Hollande font, aujourd'hui, rélérence. Mais, peut-on, sans précautions, transposer directement des données obtenues sur des communautés végétales qui sont peut-être différentes ? Car si, à l'échelle d'un continent, la flore est le miroir du climat, on peut dire qu'au niveau régional, le peuplement végétal est plutôt le reflet des sols et de l'histoire de la gestion de l'espace rural.

Ce n'est, par ailleurs, pas un hasard si la typclogie "Corine Biotope" et la "Directive Habitats" utilisent largement la nomenclature phytosociologique.

Mais la phytosociologie est une science relativement jeune. La classification hiérarchisée des communautés décrites n'est pas encore bien fixée (ce qui nuit beaucoup à sa reconnaissance et à son utilisation par les praticiens ; mais, après tout, la botanique aussi subit périodiquement des révisions nomenclaturales et taxinomiques).

Fort heureusement, en ce qui concerne les pelouses calcicoles, de remarquables travaux de synthèse à l'échelle du domaine atlantique français (V. BOULLET 1986) et de l'Europe toute entière (J.-M. ROYER 1987) permettent d'avoir une vision claire et précise des groupements végétaux de pelouses et de leurs variations géographiques.

Aussi, dans la mesure où il est essentiel de :

- savoir exactement quel type de pelouse on protège et on gère,

- évaluer correctement le patrimoine floristique présent ou potentiel, dans son contexte régional, national et européen,

- choisir de façon pertinente los espèces indicatrices de l'état de santé et des tendances évolutives de "ses" pelouses,

Il nous a paru nécessaire de présenter, dans ce cahior technique, une typologie phytosociologique détaillée allant de la classe des Festuco-Brometea jusqu'aux sous-alliances.

Ce chapitre a été essentiellement rédigé à l'aide d'extraits de la thèse de J.-M. ROYER (1987).

Une typologie des associations et sous-associations ne pouvait pas prendre place ici. Nous renvoyons le lecteur aux travaux régionaux (Cf. synthèse bibliographique p. 30).

La définition des termes techniques (notés ') est reportée dans un glossaire (voir Annexes).