2.1 - Caractéristiques physionomiques et formes biologiques des espèces constilutives du couvert végétal


Au cours de leur évolution, les milieux se transforment par modification progressive de leur flore constitutive.

Chaque formation végétale présente une physionomie relativement homogène, due à la dominance d'une (ou plusieurs) forme biologique.

En effet, les divers stades d'une série évolutive possèdent des caractéristiques environnementales qui. sélectionnent des végétaux ayant un type d'organisation morphologique et biologique adapté (durée de vie et façon de passer la saison défavorable).


Ainsi, la plupart des pelouses calcicoles sont constituées :

  • de plantes herbacées vivaces (= hémicrytophytes), dans une proportion d'au moins 50 % (moyenne de 70 %),
  • de plantes bulbeuses (= géophytes), les orcllidées notamment, et suffrutescentes (= chaméphytes), les Hélianthèmes par exemple,
  • d'espèces annuelles (= thérophytes), sont habituellement peu nombreuses dans le stade pelouse; c'est en particulier le cas du Lin purgatif.

A titre comparatif, T.C.E. WELLS (1973) a relevé le type biologique des plantes de 1000 quadrats de 1 m2 sur des pelouses d'Angleterre. Les proportions moyennes des divers types sont les suivantes :

Thérophytes : 8,2%,
Hémicryptophytes : 67,6%,
Géophytes: 16,5%,
Chaméphytes : 7,6%.

Les plantes perennes représentent 91,8% de la végétation des pelouses, ce qui suggère qu'elles possèdent un avantage sélectif dans leur biotope et une aptitude à croître, dans ces milieux fermés, par multiplication végétative.

 

La plupart d'entre elles sont des graminées adaptées à de fréquentes défoliations.

Les chaméphytes, avec leur point végétatif et leurs bourgeons situés au-dessus du sol, sont ainsi plus affectés par le pâturage intensif ou le fauchage fréquent que les hémicryptophytes, La plupart des géophytes des pelouses sont des orchidées. Certaines, comme Spiranthes spiralis, restent à l'état de tubercule souterrain jusqu'à la fin de l'été et ne sont pas directement affectées par le fauchage et le pâturage pratiqués au printemps ou au début de l'été. La majorité des orchidées sont plus précoces et ne pâtissent pas des traitements précédents appliqués en automne ou en hiver, mais la production de feuilles et de fleurs  peut être compromise par le pâturage ou le fauchage durant la période estivale.

La capacité de dispersion des graines de la plupart des espèces caractéristiques des pelouses calcicoles est très limitée.

Par ailleurs, les espaces en pelouse sont souvent isolés les uns des autres et forment des îlots entourés de cultures intensives, de pôles urbanisés ou de boisements.

Aussi, lorsqu'une espèce végétale disparaît d'un site, il sera très difficile, voire impossible pour elle, de réapparaître spontanément.

(II est probable que dans les temps anciens, les troupeaux de moutons qui circulaient d'un site à l'autre pouvaient assurer une certaine dissémination des semences).

C'est pourquoi, il est important de surveiller la dominance des graminées sociales qui est un facteur majeur d'appauvrissement de la diversité floristique.